Après la chaleur accablante du Cambodge et l'humidité de Hanoï, la vallée de Sapa est un oasis de fraîcheur. En arrivant aux petites heures du matin par bus de nuit, on a l'impression d'avoir quitté le Vietnam. Et dans les faits, Sapa est très différente du reste du pays. Par exemple, Sapa reçoit parfois de la neige! Elle est la région la plus froide d'Asie du sud-est.
En outre, la population est distincte du reste du Vietnam. Plusieurs
minorités ethniques peuplent la vallée. Les Hmongs par exemple, peuple
montagnard venu de Chine, constituent l'un des principaux groupes
ethno-culturels de la région. Ils
possèdent leur histoire, leurs traditions et leur langue. Ils se
considèrent avant tout Hmongs et non Vietnamiens.
Ici on peut voir les femmes hmongs avec leur costume traditionnel. La couleur bleu marine de leur costume est typique de la culture hmong. C'est une couleur naturelle obtenue par la friction d'une plante de la région.
Les femmes hmongs de Sapa vivent parfois dans des conditions économiques très difficiles. Dès l'âge de 14 ans, certaines filles se marient et ont deux ou trois enfants avant d'avoir 20 ans. Plusieurs d'entres-elles se retrouvent mères monoparentales parce que le mari décide de quitter la région pour trouver du travail. Comme pour plusieurs minorités ethniques à travers le monde, l'espérance de vie des Hmongs est inférieure à celle des Vietnamiens. Ainsi, plusieurs femmes hmongs de Sapa subsistent en hébergeant les touristes et en offrant des randonnées jusqu'à leur village à quelques kilomètres de Sapa.
Elles sont de merveilleuses guides, enjouées, ayant un anglais impressionant et dotées d'un sens de l'humour incomparable. J'ai donc opté pour un trek de deux jours avec comme guide Susu, une femme de 59 ans. En compagnie de Thomas (originaire de Suède), j'ai marché jusqu'à Hau Thao, un petit village hmong perché entre rizières et collines.
Le trek est selon moi la meilleure façon de voyager. Il est ainsi possible de contempler des paysages magnifiques et traverser des villages reculés. Après les km marchés, on ressent de la satisfaction. Et plus la marche est difficile plus le sentiment d'accomplissement est fort.
Match de foot au milieu des rizières.
Le chandail vert et violet fait parti du costume traditionnel hmong.
Les agriculteurs utilisent encore les buffles pour labourer la terre.
Dans la vallée de Sapa, on peut voir de magnifiques rizières en terrasse. Ce système utilisé depuis des milliers d'années est tout à fait génial.
Notre maison où nous avons été chaudement accueillis Je sais qu'avec le brouillard, on a l'impression d'être dans le film Evil dead 4 terreur au Vietnam mais, je vous jure que les apparences sont trompeuses! Les conditions étaient spartiates mais, l'hospitalité de la famille n'avait pas de prix. De plus, avec du vin de riz à volonté (qui ressemble plus à de la vodka qu'à du vin), on peut facilement se réchauffer.
Et la petite toilette...
Après une journée de marche, il n'y a rien de mieux qu'un bon repas chaud préparé avec amour. Je ne suis pas un inconditionnel du tofu mais, celui-ci fût mémorable.
Après la nuit et le petit-déjeuner (du riz et des nouilles), on continue le trek. Et bonne nouvelle! Le ciel nuageux de la veille, a laissé place à un soleil lumineux. Les rizières qui nous entouraient se sont alors dévoilées.
La saison des pluies vient tout juste de commencer dans la vallée de Sapa. Ainsi, la culture du riz peut débuter. Certains niveaux sont déjà verts et d'autres sont encore au stade du labour. Le mois d'octobre est la meilleure période de l'année pour admirer les rizières. Mais même en ce mois d'avril, les paysages sont époustouflants!
Plus il y a d'étages, plus le travail du cultivateur est reconnu.
Durant un trek, nous avons la chance d'être témoin de la vie quotidienne des populations locales. Toutes les conversations, les sourires ou les simples regards qui nous sont offerts, sont de véritables cadeaux!
Notre guide Susu et sa belle soeur Sha.