«Se créer liberté»
F. Nietzsche

«La passion du voyage ne quitte pas le corps de celui qui a expérimenté les poisons violents du dépaysement, du corps élargi, de la solitude existentielle, de la métaphysique de l'altérité, de l'esthétique incarnée»
M
. Onfray

mercredi 2 avril 2014

Cambodge - Les Khmers rouges ou le blogue des horreurs



Pour ce biais, le titre de ce blogue est tout sauf approprié. Il n’y a rien de merveilleux dans les lieux ci-dessous mentionnés. Au contraire, le musée du génocide de Phnom Penh (Prison de Tuol Sleng) et les champs de la mort (Choeung Ek) à quelques kilomètres de la capitale, évoquent l’horreur, la catastrophe et les bas-fonds où l’homme s’est malheureusement aventuré au cours de son histoire. 

Lorsque les Khmers rouges arrivent au pouvoir en 1975, ils instaurent un régime d’inspiration maoïste dans lequel la terreur est le principal instrument du pouvoir. Il n’y a plus d’individu mais, seulement une collectivité anonyme dépouillée de sa culture, de sa religion et de ses traditions familiales. Afin de parvenir à une société sans classe et à l’avènement de l’«Homme nouveau», Pol Pot va transformer le pays. Une série de mesures économiques comme la collectivisation des terres et la déportation de population de la ville vers les campagnes mèneront le pays vers la famine. 

Tous ceux qui oseront s’y opposer, seront emprisonnés, torturés et brutalement assassinés. Et les purgent seront très étendues. Opposants déclarés - ou supposés - intellectuels, étrangers, membres des minorités, religieux, tous étaient considérés comme ennemi de la révolution. Le simple fait de parler une autre langue que le khmer suffisait à vous incriminer. L'un des slogans khmers rouges étaient : vaut mieux tuer un innocent que laisser vivre un coupable.



La prison de Tuol Sleng. Ancienne école, transformée en lieu de détention et de torture par les Khmers rouges.

 









Plusieurs techniques de tortures étaient utilisées pour arracher le moindre mot. Ici, on plongeait, à tête première, les prisonniers dans ces jarres remplies d'eau, de détritus et d'essence.



Les cellules ne faisaient pas un mètre de largeur.






Tout comme les Nazis, les Khmers rouges conservaient soigneusement l'identité de leurs victimes. Des photos étaient prises ainsi qu'une foule d'information était conservée. Tout cela s'est finalement retourné contre ceux-ci lors de leur procès. Les registres sont devenues des pièces à conviction.








Le site de Choeung Ek ou également appelé champs de la mort (killing fields). Les prisonniers de Tuol Sleng étaient amenés ici après leur détention. Sans le savoir, ils allaient être exécutés avec des millers d'autres... Ci-dessous une fosse commune où l'on enfouissait les cadavres.




Parfois certains étaient toujours en vie au moment où ils étaient poussés dans les fosses. Les boureaux répandaient alors de puissants insectissides pour mettre fin à leurs jours. En plus de masquer la puanteur, les produits chimiques - également utilisés par les fermiers des allentours - coûtaient moins cher que les balles de fusil et permettaient de ne pas éveiller l'attention des voisins. Il faut dire que ce site d'éxécution était garder secret par les autorités.




À l'intérieur d'un mémorial où sont conservés plus de 8000 crânes et ossements retrouvés en 1980.





L'histoire de cet arbre est épouvantable. Les bourreaux assassinaient les jeunes enfants en les frappant tête première sur le tronc et ce devant leur mère... Un autre slogan khmer rouge était : Il faut éliminer la vermine contre-révolutionnaire par la racine.




Des bracelets ont été accrochés à la mémoire des victimes.






Le stupa construit pour rendre hommage aux victimes des massacres perpétrés par les Khmers rouges entre 1975 et 1979. Les crânes et ossements retrouvés sont conservés à l'intérieur. Les champs de la mort (en banlieue de Phnom Penh) constituent le plus important site d'éxécution mais, des centaines d'autres fosses communes ont été répertoriées à travers le Cambodge. On dit que certains sites n'ont jamais été découverts.

 

Les Vietnamiens ont mis fin au massacre des Khmers rouges lorsqu'ils ont libéré Phnom Penh en 1979. Pol Pot et son gouvernement se sont alors enfuis à l'étranger. Aussi incongru que cela puisse paraître, les pays occidentaux ont continué de reconnaître les Khmers rouges en exil comme étant le vrai gouvernement cambodgien pendant plus de 10 ans. La raison est qu'ils ne voulaient pas reconnaître le nouveau gouvernement instauré par l'armée vietnamienne. Pol Pol va finalement mourir en 1998 à l'âge de 82 ans. Au musée du génocide, on rappelle que certaines de ses victimes n'avaient pas 2 ans lorsqu'elles ont été tuées...

1 commentaire:

  1. Effectivement une horreur sans nom. Regrettable d'autant plus que le monde moderne s'était promis que les horreurs des camps Nazis ne se reproduiseraient plus.

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